«Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière» chantait Brassens. Il avait raison, comme le montre l'histoire de cette rencontre de Jésus avec cette femme dont on ne connaît que la mauvaise réputation. Elle a trompé son mari, mais un mari avec elle a trompé sa femme. Le récit laisse supposer que la responsabilité revient à la femme. Les clichés ont la vie dure qui veulent que, dans les histoires d'infidélités conjugales, le coupable soit le plus souvent désigné au féminin. Ces hommes, qui s'érigent en juges et s'approchent de Jésus pour lui faire condamner la femme infidèle, se découvrent eux-mêmes en flagrant délit d'infidélité. Ils viennent trouver un juge et espèrent le prendre au piège s'il ne condamne pas. Jésus s'abaisse et trace des traits sur le sol : il n'écrit pas de sentence de condamnation. Il se redresse, prononce une parole. Devant Celui qui est la Parole de vérité apparaîît le mensonge, sont dévoilées leurs propres infidélités. L'adultère que symbolise la femme est bien plus qu'une infidélité conjugale, c'est l'infidélité à l'alliance que vivent aussi les pharisiens.

Toutes les infidélités sont démasquées, la mauvaise réputation est brisée, reste à la femme à sortir de son cercle, de son propre enfermement. Jésus se dresse, non pour la condamner mais pour manifester sa miséricorde et la renvoyer à sa propre responsabilité et à l'exigence de changer de vie : «Va et désormais ne pèche plus».

En Christ, les femmes retrouvent leur dignité de femmes. Elles ne sont plus éternellement chargées de l'infidélité d'Adam. Devant lui, hommes et femmes sont conviés à regarder en vérité leur vie en alliance avec Dieu.

Michel FROMONT